Les autorités italiennes ont ordonné une détention administrative de 20 jours de l’Ocean Viking (le navire de sauvetage de l'association SOS Méditerranée) ainsi qu’une amende de 3 300€, sous l’égide du décret-loi italien du 2 janvier 2023, aussi appelé « décret Piantedosi ».
En contradiction avec le droit maritime, ce décret impose aux navires de sauvetage de se rendre directement au port assigné après une intervention, sans prêter assistance à d'éventuelles embarcations à proximité.
Or, dans la nuit du 11 au 12 novembre, alors qu'il faisait route vers le port d'Ortona pour débarquer des rescapés, l'Ocean Viking a reçu une alerte concernant un bateau en détresse avec 34 personnes à bord situé à 30 km de sa position. Après avoir tenté sans succès d'interpeler les autorités libyennes responsables, l'équipage de l'Ocean Viking a pris la décision d'aller leur porter secours. Et heureusement car l'un des passagers n'aurait sinon probablement pas survécu.
Pour avoir accompli sa mission de sauvetage, l'ONG écope donc d'une amende et surtout, l'Ocean Viking est retenu à quai et ne peut plus porter secours aux personnes qui tentent la traversée de la Méditerranée centrale. Cette année, les navires d'ONG ont déjà subi douze immobilisations, privant la zone des moyens de sauvetage, déjà largement insuffisants, dont elle dispose.
Ces politiques migratoires italiennes, françaises et européennes tuent. En moyenne, une dizaine de personnes meurent chaque jour en Méditerranée.