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Actualités du mois de janvier 2024

L'année 2023 s'est conclue avec l'adoption de la loi Darmanin durcie par les Républicains de la commission mixte paritaire et votée par les parlementaires du Rassemblement national qui s'est félicité d'une victoire idéologique. Il s'agit de la loi la plus répressive depuis 40 ans avec notamment le rétablissement du délit de séjour irrégulier et la systématisation des obligations de quitter le territoire (OQTF) et des interdictions de retour sur le territoire (IRTF). Elle s'attaque au droit d'asile, au droit du sol, aux étrangers malades, aux étudiants non européens et au regroupement familial. Elle précarise toujours plus les personnes migrantes en durcissant l'accès aux prestations sociales comme les allocations familiales, les aides au logement et même l'hébergement d'urgence dont les étrangers soumis à une OQTF seront désormais exclus. Si la suppression de l'AME n'a finalement pas été actée, on ne perd rien pour attendre et une réforme est prévue pour cette année. 

La mobilisation contre cette loi continue ! Tant qu'elle n'est pas promulguée, on peut encore empêcher ces mesures de rendre la vie des personnes migrantes encore plus difficile. Nous vous invitons donc à vous joindre à la marche du dimanche 21 janvier qui partira à 14h de Trocadéro pour rejoindre la Concorde (des changements de parcours imposés par la préfecture étant toujours possibles, vous pouvez vérifier le trajet prévu ici). 

Vendredi, lors du cercle de silence, nos pensées iront vers tous les exilés que les politiques de non-accueil condamnent à une vie de misère. Malgré les températures négatives, des milliers d'entre eux sont à la rue. Et même quand des lieux d'hébergement d'urgence sont ouverts, ils ne peuvent y passer que la nuit et retournent dehors dans le froid chaque matin. L'accueil est censé coûter trop cher, mais, d'après la Cour des comptes, l’État dépense chaque année 1,8 million d'euros dans sa lutte contre l'immigration irrégulière et prévoit en plus la construction de 11 nouveaux centres de rétention dans les prochaines années. Apparemment, on peut trouver de l'argent pour expulser et enfermer, mais pas pour loger les gens qui en ont besoin.

Nous penserons aussi à tous ceux qui sont morts aux frontières de l'Europe forteresse et à leurs proches qui bien souvent ne savent jamais avec certitude ce qui leur est arrivé. L'année dernière, 2 383 exilés sont morts en Méditerranée centrale en tentant de rejoindre les côtes européennes, selon les chiffres de l’ONU. Dans le même temps, 6618 personnes sont mortes en route vers l'Espagne. Sur le territoire français, plusieurs dizaines de personnes ont trouvé la mort en cherchant à traverser les Alpes, en tentant de rejoindre le Royaume-Uni ou en centre de rétention, dans l'indifférence générale. Un bilan terrible loin de refléter la réalité, car s'y ajoutent toutes les victimes non recensées, en mer, dans le Sahara ou dans les geôles libyennes.

La réponse des gouvernements européens est toujours la même : répression, répression, répression. Le gouvernement italien s'évertue à vider la Méditerranée des bateaux de sauvetage des ONGs en leur assignant des ports éloignés de plusieurs jours de navigation et en les punissant de 20 jours d'immobilisation s'ils effectuent d'autres sauvetages en route vers le port assigné. La Finlande ferme sa frontière avec la Russie et y installe un mur de barbelés. Les gouvernements cherchent également à externaliser les frontières de l'Europe. D'abord avec les accords honteux qui lient l'Union européenne à certains pays de départ comme la Libye où les migrants sont victimes de manière quasi systématique de séquestration et de torture ou la Tunisie qui a déporté des centaines de migrants dans le désert où certains sont morts de soif. Mais aussi par des accords d'expulsion des migrants vers des pays tiers. Inspiré par la tentative d'accord entre le Royaume-Uni et le Rwanda, l'Italie cherche à transférer une partie des demandeurs d'asile secourus en mer vers l'Albanie. Jusqu'où ira cette surenchère de la honte ?

Si comme nous, vous ne supportez plus cette politique migratoire inhumaine faite en notre nom, venez nous rejoindre le troisième vendredi du mois pour manifester, par notre silence, notre indignation et notre solidarité envers les personnes migrantes.

Une célèbre phrase de Gandhi toujours d'actualité