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Dans le but d'éviter les traversées périlleuses de la Méditerranée, d'affaiblir les réseaux de passeur et surtout de diminuer le nombre de migrants, plusieurs pays occidentaux dont la France ont commencé à examiner des demandes d'asile depuis un camp géré par le HCR au Niger. Nous relayons cet article de Libération qui montre les limites de ce système qui tend une nouvelle fois à extérioriser les frontières de l'Europe. Outre le nombre dérisoire de réfugiés qui devraient être pris en charge grâce à ce système (10000 d'ici à 2019), les gouvernements continuent une politique de tri des migrants entre des réfugiés d'une part et des migrants soi-disant économiques de l'autre. Dans cet article, des exilés témoignent de l'enfer qu'ils ont vécu sur leur route vers l'Europe : traversée du désert, torture dans les prisons libyennes... Pourtant, dans le système de l'asile c'est toujours la suspicion qui domine. Et que deviendra t-il de tous ceux qui, dans un camp loin de chez eux au Sahel, verront leur demande d'asile arbitrairement rejetée ?

Depuis plusieurs mois, un campement s’est installé  sur les bords du canal de la Villette. Près de 2000 personnes migrantes, hommes, femmes et enfants s'entassent dans des tentes dans des conditions d'hygiène déplorables (pas de douches, une dizaine de toilettes pour tout le monde...). La situation s’est en outre gravement dégradée depuis la fermeture le la « bulle », le centre d'accueil ouvert à Paris après le démantèlement de Calais.  Récemment, une personne a tenté de s'immoler, une femme a dû accoucher au milieu du camp et des cas de gale et de tuberculose sont reportés.
campement de la villette
Nous relayons la lettre ouvert de la Ligue des droits de l'homme à la mairie de Paris, l'appelant à agir pour accueillir enfin dignement et humainement ces personnes.

Vous connaissez des réfugiés mais ne savez pas comment les aider dans leurs démarches ? Des associations ont publié pour eux un guide en français, anglais, russe et arabe. Carte de séjour, logement, soins... Tout est détaillé pour qu'ils puissent faire valoir leur droit. Alors n'hésitez pas à faire circuler ce précieux document !

Réfugiés

Depuis quinze jours, une trentaine d'exilés occupent le bâtiment A de l'université Paris 8 Saint-Denis. Ce faisant, ils entendent dénoncer la politique migratoire (en particulier l'application du règlement Dublin) de la France. Dans un communiqué de presse, ils demandent des papiers pour tous, des logements décents et l'arrêt des expulsions.

Etudiants, exilés et professeurs expriment leur indignation contre les conditions de vie des migrants en France. Rappelons qu'actuellement, malgré la neige et le froid, plusieurs centaines de personnes vivent dans les rues de Paris dont au moins 128 mineurs (voir à ce sujet cet article édifiant du Parisien).

Les occupants de Paris 8 ont bien sûr besoin de soutien. Si vous voulez les aider, vous trouverez une liste régulièrement mise à jour de leurs besoins sur leur page Facebook.

Occupation de Paris 8 par des migrants

Une centaine de travailleurs sans papiers se sont mis en grève lundi à Paris et en banlieue pour réclamer leur régularisation et des négociations avec le ministère de l'Intérieur sur le statut des sans-papiers.
Ces travailleurs du bâtiment, de la restauration ou des transports ont installé des piquets de grève devant six entreprises du Val-de-Marne, de l'Essonne, du Val-d'Oise et de Paris.
"Nous voulons faire valoir nos droits ! Nous voulons être régularisés", a revendiqué Kané Ousmane, Sénégalais de 39 ans, alors qu'il manifestait comme 31 autres salariés devant les locaux de son employeur, une entreprise du BTP, dans le 12e arrondissement.
"J'ai travaillé ici pendant quatre ans, et avant, plusieurs années dans une autre boîte. J'ai le droit d'être régularisé", a expliqué à l'AFP cet intérimaire du BTP, arrivé en France en 2008.

...continuer la lecture de "Une centaine de travailleurs sans papiers en grève pour leur régularisation"

Lors de deux tentatives d'expulsion, une jeune femme d'origine malienne  a été insultée, frappée, attachée et menacée. Coups de poings et de genou, simulation d'étranglement, insultes racistes, humiliations...  Elle a vécu l'enfer. Elle a décidé de porter plainte et a reporté les faits à l'IGPN. StreetPress l'a interviewée au centre de rétention du Mesnil Amelot et relate son histoire dans un article édifiant.

expulsionNombreuses sont les expulsions qui se déroulent dans la violence. En 1998, de tels agissements avaient causé la mort de Semira Adamu : elle avait été étouffée, à l'aide d'un coussin, par deux policiers belges lors d'une tentative d'expulsion du territoire belge à l'aéroport de Zaventem.

Tant que la volonté de faire du chiffre dominera la politique migratoire, de telles exactions se reproduiront. Il est impossible d'expulser "humainement". Donner de tels ordres à la police, c'est prendre sciemment le risque de voir de telles attitudes se développer (voir à cet effet la très intéressante mais malheureusement peu connue expérience de la prison de Stanford).

Voici un anniversaire que nous aurions préféré ne pas avoir à souhaiter. En février le cercle de silence de Tours "fêtera" ses dix ans. A cette occasion, RCF lui a consacré une petite présentation.

Le cercle de silence de Paris se réunira quant à lui pour la cent-vingtième fois le 16 mars 2018. En effet, depuis maintenant dix ans, malgré deux changements de gouvernement, la politique migratoire française et européenne est toujours aussi déplorable. La politique d'Emmanuel Macron n'a rien à envier à celle de ses prédécesseurs. Les expulsions continuent, y compris vers des pays dangereux comme l'Afghanistan ou le Soudan, des familles sont enfermées en centre de rétention, les demandeurs d'asile sont hébergés dans des Pradha et CAO aux conditions lamentables quand ils ne sont pas tout simplement à la rue.

Nous espérons vous voir nombreux pour les dix ans du cercle de silence pour manifester notre indignation contre ces pratiques commises en notre nom.

Une famille avec trois enfants dont un bébé de 6 mois a été illégalement enfermée en rétention par le préfet du Haut-Rhin, avant d’être renvoyée dans un avion privé vers la Finlande. Elle risque désormais une expulsion vers l’Afghanistan. Une situation d'autant plus inacceptable que l'on connait les risques encourus par les personnes expulsées vers ce pays (voir l'article du 06/10/2017).

La famille de nationalité afghane a été expulsée dans la matinée du 11 octobre dans un avion privé spécialement affrété par le ministère de l’intérieur. « Cet enfermement et cette expulsion interviennent au lendemain de la déclaration du ministre Gérard Collomb qui fait l’amalgame entre terroristes et migrants, s’offusque du laxisme de certains préfets et pointe les « dysfonctionnements » d’un système. Pourtant la machine à expulser fonctionne pour des familles dont le seul crime est d’être entré en Europe par un autre pays que la France et le gouvernement fait le choix de mener ces expulsions en toute illégalité » a déclaré Jean-Claude Mas, secrétaire général de La Cimade.

Alors que la famille avait respecté les conditions d’une assignation à résidence, une dizaine de policiers est venue chercher les parents et leurs trois enfants (deux petites filles de 6 et 11 ans et un bébé de 6 mois) à l’aube dans l’hôtel où ils étaient hébergés dans le Haut-Rhin. Après avoir été enfermée pendant une journée au local de rétention administrative de Saint-Louis, la famille a été expulsée dans un avion privé au départ de l’aéroport de Mulhouse vers Helsinki. En Finlande, ils risquent une expulsion vers Kaboul.

La préfecture du Haut-Rhin, avec l’aval du ministère de l’intérieur pourtant alerté par La Cimade, s’est chargée de mettre en œuvre cette expulsion en toute illégalité : illégalité de l’interpellation à domicile, illégalité de l’enfermement de trois jeunes enfants et illégalité du placement en rétention administrative des personnes sous le coup d’une procédure « Dublin » (Cour de cassation, 27 septembre 2017, n°17-15160). La décision d’affréter un avion privé a permis au ministère et à la préfecture de s’affranchir du contrôle de la justice et du regard de la société civile.

Au-delà de l’illégalité de cette procédure, La Cimade rappelle que l’enfermement des mineurs est une mesure extrêmement grave. Les centres de rétention sont des lieux anxiogènes et traumatisants, plus particulièrement pour des enfants.La France a déjà été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme dans cinq affaires le 12 juillet 2016.

Aujourd’hui, nous réitérons la demande de moratoire sur toutes les expulsions de personnes de nationalité afghane et la fin des enfermements d’enfants en rétention.

Djelil GUIGMA, élève de CAP maçonnerie à Jean Monnet, est Burkinabé. Suite au décès de son père, il a décidé de venir en France. Après un voyage au cours duquel il a été emprisonné un mois et rançonné en Lybie, il est arrivé à Lyon en février 2017. Il avait 15 ans et 4 mois. Il a été mis 4 mois dans un hôtel par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) sans être scolarisé malgré ses demandes. La Police aux frontières (PAF) a prétendu que son acte de naissance était faux. Il a été soumis à des tests d’âge osseux qui lui ont attribué un âge de… 29 ans ! Convoqué à la police le 7 juin, il était arrêté, menotté et placé en rétention. Après presque un mois d’emprisonnement, Djelil était expulsé le 3 juillet vers l’Italie, pays par lequel il avait transité. Un « détail » qui en dit beaucoup : les policiers ont jeté sa valise…  Il a passé trois jours à la rue avant d’entreprendre le voyage de retour. Jeudi 6 juillet, il arrivait à Paris. Il était récupéré par des militants du RESF et hébergé. Ses documents d’identité ont été authentifiés par l’ambassade du Burkina : il n’a pas encore 16 ans.

Muni de ces pièces, Djelil s’est présenté fin août à l’ASE des Hauts-de-Seine. Il a été placé dans un hôtel à Chatillon (92). Il s’est inscrit au lycée Monnet. Il y suit assidument ses cours. Il est délégué de sa classe.

Mais, pour faire des économies, l’ASE du 92 a décidé de le renvoyer à Lyon et de le mettre à la porte de l’hôtel de Chatillon où il était placé. Il est désormais à la rue.

C’est évidemment inadmissible. Nous demandons qu’il puisse poursuivre ses études dans le lycée qui l’a accueilli et que sa prise en charge (hébergement, suivi) soit assurée par le département conformément à la loi. Signons la pétition !

Depuis plusieurs mois,  les ONG intervenant en Méditerranée sont accusées de "collusion avec les passeurs", de créer un "facteur d'attraction" et même de mettre en danger la vie des migrants ! Ces associations qui sauvent des vies en mer font ainsi l'objet d'attaques et de diffamation de la part de la justice italienne et de Frontex et dernièrement de l'extrême droite européenne. Nous relayons ce communiqué de Migreurop qui alerte sur cette situation qui met en danger les sauveteurs et les migrants qu'ils tentent de secourir.

Fin 2016, l’agence Frontex et le consortium militaire européen Eunavfor Med ont ouvert le bal des critiques dans deux rapports internes : les ONG de sauvetage y étaient accusées de collusion avec les passeurs. En avril 2017, le procureur de Catane (Italie) a repris ces mises en cause et tenté de poursuivre pénalement certaines ONG, avant de reconnaître qu’il n’avait pas de preuves à l’appui de cette « hypothèse de travail ». Ce sont ensuite les gardes- côtes libyens qui ont attaqué, en mai 2017, le bateau de l’association allemande Sea Watch afin de conduire les personnes secourues par l’ONG dans des centres de détention en Libye. Depuis quelques semaines, l’extrême droite européenne s’est lancée dans une consternante opération de collecte de fonds dont le but affiché est de financer des interventions en mer pour « défendre l’Europe » et empêcher les bateaux des ONG de répondre aux obligations internationales de sauvetage en mer.

...continuer la lecture de "Les militants identitaires veulent empêcher les secours en mer"