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La situation à Paris dans et autour du camp « humanitaire » créé pour l’accueil des migrant⋅e⋅s arrivant dans la capitale est aujourd’hui alarmante. Le camp, évidemment sous-dimensionné, ne parvient pas à accueillir les nouveaux venus parce que le dispositif qui devait permettre un « turn-over », grâce à la création de places d’hébergement où envoyer les personnes ensuite, est lui-même saturé. Des hommes, des femmes, des enfants, dont de nombreux mineurs isolés, qui pour la plupart ont fui des contextes dramatiques et connu des parcours migratoires douloureux, sont laissé⋅e⋅s à la rue, sans accès à l’information sur leurs droits. Nombreux sont les témoignages de violences policières envers les personnes qui, privées d’abri, tentent de se regrouper et improvisent des campements informels dans divers endroits à proximité du centre.

Les personnes qui parviennent à y être admises, elles, se heurtent àtoutes sortes d’obstacles pour déposer une demande d’asile. Leurs empreintes sont recueillies à un guichet, le CESA, spécialement ouvert pour les exilés ayant transité par ce camp. Si une demande de protection de leur part a été enregistrée dans un autre pays, le « transfert » vers ce pays est organisé selon une procédure expéditive contre laquelle les recours sont très difficiles à intenter. S’ils n’ont pas formulé de demande d’asile dans les pays traversés, ils doivent attendre parfois plusieurs semaines ou mois une convocation en préfecture, la procédure normale d’enregistrement d’une demande d’asile, qui doit selon la loi se faire dans les trois jours, leur étant fermée. Le dispositif « d’accueil » fonctionne ainsi comme un piège.

En octobre 2016, le Gisti avait, dans une tribune intitulée "Humanitaire ou pas, un camp est un camp" exprimé ses craintes et posé à Anne Hidalgo, maire de Paris, "11 questions avant l’ouverture du camp de Paris" . Le Gisti n’a jamais reçu réponse à ces questions. Quatre mois après l’ouverture du camp, le bilan de ce dispositif montre que ces craintes, partagées par d’autres, étaient fondées.


Présenté comme une « alternative aux campements indignes », un lieu permettant la « mise à l’abri » des exilé⋅e⋅s avant leur « orientation », ce camp, dont l’ouverture a été décidée par la Mairie de Paris et la gestion confiée à Emmaüs Solidarité, n’aura pas fait illusion très longtemps. Quelques mois après sa mise en place, le constat est sans appel : en fait d’hospitalité, c’est bien de contrôle et de violences dont le camp se révèle être l’instrument. En prétendant ne s’occuper que de la « mise à l’abri » des exilé⋅e⋅s sans prendre en compte la situation juridique et le devenir des gens qui passeront par ce sas, les promoteurs de cette initiative se retrouvent aujourd’hui au mieux les otages d’une politique inhumaine, au pire ses complices.

Voir pour une analyse plus détaillée : Tribune "Le camp humanitaire parisien, suite : un piège pour les exilés"

Nous relayons la lettre ouverte d'un militant de RESF à Bruno Le Roux qui dénonce la tentative d'expulsion d'un père de famille qui vit en France depuis quinze ans ! M. Tounkara a réussi à refuser l'embarquement grâce à sa détermination et à la mobilisation des passagers de l'avion. Il est actuellement en centre de rétention. Sa femme, enceinte, et ses deux enfants sont sans ressources et ne mangent que grâce à la solidarité des habitants des Ulis... ...continuer la lecture de "Tentative d’expulsion d’un père de famille, en France depuis quinze ans"

L'Erythrée est l'un des pays dont les ressortissants arrivent les plus nombreux sur les côtes européennes de la Méditerranée. Si ce pays méconnu fait rarement la une des médias, il n'en est pas moins sous le joug d'une des dictatures les plus féroces de la planète : liberté de la presse inexistante, conscription à vie, traitements dégradants... (voir cet article du Monde). Depuis dix ans, plusieurs centaines de milliers d'Erythréens ont pris le chemin de l'exil au péril de leur vie.

Voici le témoignage poignant d'un de ces migrants survivants : temoignage-de-samson-erythreen

Notons les raisons qui le poussent à vouloir s'établir au Royaume Uni plutôt qu'en France mais aussi le fait qu'une personne l'ayant accueilli et nourri a été mise en examen pour aide au séjour irrégulier, le fameux délit de solidarité !

En dépit de la situation politique de l'Erythrée, le gouvernement vient malgré tout d'expulser un migrant érythréen vers le Soudan qui a ensuite toute lattitude pour le renvoyer dans son pays où il risque la mort (voir ce message sur le site des Passeurs d'hospitalité).

Témoignage d'un migrant érythréen

Nous partageons les travaux du réseau Migreurop sur la problématique des camps de réfugiés à l'intérieur et à l'extérieur des frontières de l'Union européenne. Migreurop rapelle ainsi que les politiques de maltraitance et de refoulement des exilés ne sont pas propres aux régimes dirigés par des leaders explicitement xénophobes : depuis une vingtaine d’années, elles sont au cœur des politiques d’externalisation de l’asile et de contrôle des frontières extérieures promues par l’Union européenne.
 
Comme Migreurop, le Cercle de silence de Paris demande la fermeture de tous les camps et le respect de la liberté de circulation et d'installation pour toutes et tous.
 

A Paris, Calais ou dans la vallée de la Roya, les interpellations et procès contre des citoyens ayant manifesté leur solidarité vis à vis des migrants se multiplient. Voici quelques liens pour réfléchir au délit de solidarité, qu'il consiste à transporter des personnes en difficulté ou simplement à fournir des repas aux personnes refusées par les centres d'hébergement...

Nous relayons la pétition lancée par RESF94 en faveur de M. Ntinu, père d’Hélène Ntinu, scolarisée depuis leur arrivée en France en 2012 à l’école Albert Camus de Créteil.

Il faut lever l’OQTF de M.Ntinu et lui accorder le droit au séjour !

...continuer la lecture de "Pétition contre l’expulsion d’un père de famille"

Des migrants du centre de la Croix-Rouge à Champcueil,
entrés en grève de la faim mardi, appellent à un rassemblement, 
samedi 11 mars, à 11h, devant devant le centre*
Voici leur communiqué :
A tous les militants et personnes solidaires avec les réfugiés et à toutes les organisations de la société civile.
Nous les réfugiés hébergés dans le centre de la Croix-Rouge à Champcueil, vous informons que nous sommes en grève de la faim depuis mardi 7 mars 2017 et ce jusqu'à ce que soit résolus les problèmes des réfugiés dans ce centre :

...continuer la lecture de "Rassemblement en soutien aux migrants grévistes de la faim dans un centre d’hébergement"

A l'heure où les procès pour délit de solidarité se multiplient à travers la France, nous relayons un très bel appel lancé par l'Union juive française pour la Paix, membre de Délinquants Solidaires.

Manifeste des enfants cachés

L’heure est à la renaissance d’un délit de solidarité. Dans la vallée de la Roya, à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Perpignan, à St-Etienne, à Meaux… de militants et des citoyens qui ont manifesté concrètement leur solidarité désintéressée aux réfugiés ou aux Roms, sont intimidés, menacés, poursuivis par les Autorités.

...continuer la lecture de "« Sans la solidarité de délinquants nous ne serions pas là »"

Vous souhaitez aider les réfugiés près de chez vous mais ne savez pas comment ? Le site http://aiderlesrefugies.fr recense les initiatives de solidarité mises en oeuvre (dons, hébergement...) et vous permet aussi d'en proposer de nouvelles.

L'association Utopia56 propose du bénévolat auprès des réfugiés à Calais et à Paris. Voici en particulier une carte des points de collecte (alimentation, vêtements, matériel de couchage...) dans Paris.

Commencer à monter l'escalier même si on ne voit que la première marche

Le démantèlement du bidonville de Calais a commencé aujourd'hui, lundi 24 octobre 2016. Ce sont environ 7000 personnes, dont 1200 enfants isolés, qui doivent être expulsés dans les prochains jours. L'opération, présentée comme humanitaire, mobilise plusieurs milliers de policiers et gendarmes mais étrangement pas de travailleurs sociaux. Les associations dénoncent une action entreprise dans la précipitation. Les mineurs n'ont pas été repérés, rien n'a été entrepris pour s'assurer de la continuité des soins des personnes malades... Et depuis son instigation, le dispositif des CAO (centres d'accueil et d'orientation) a brillé par son échec : plus de la moitié des personnes repartent vers Calais au bout d'une journée... Rien n'est en effet mis en place pour les migrants souhaitant demander l'asile en Angleterre ou y rejoindre leur famille... Et pendant qu'on démantèle le camp, de nouvelles personnes arrivent à Calais pour lesquelles rien n'a été prévu.

Le quotidien Reporterre (média libre) a publié aujourd'hui un article édifiant sur ce qui se passe actuellement à Calais. Il nous fait aussi réfléchir sur les couts engendrés par la militarisation du bidonville. Cet argent ne servirait-il pas plus efficacement à la mise en place de structures d'accueil dignes, à l'accompagnement des demandeurs d'asile, à la prise en charge des enfants ou aux soins des arrivants dont beaucoup ont connu la torture ou la violence ? Pour plus d'information sur la situation à Calais, voir également le blog des Passeurs d'hospitalité.

Aujourd'hui, un rassemblement est prévu à 18h devant les services centraux du ministère de l'Intérieur (18-20 rue des Pyrénées, Paris 20è) pour marquer notre solidarité envers les réfugiés et exprimer notre indignation face à cette violence que le gouvernement leur fait subir en notre nom.

Démantèlement du bidonville de Calais : ne restons pas silencieux