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La détention des migrants : un business juteux
Nous partageons le rapport de Migreurop sur le business associé à la détention des migrants dans l'Union européenne.
Pour gérer la question migratoire, les gouvernements adoptent, comme dans de nombreux domaines d'intêret général (éducation, énergie, eau, transports, santé...), des politiques où la question de la rentabilité prime sur les problèmes humains. La "solution" qui est alors généralement employée est la privatisation qui parie sur la concurrence entre les entreprises pour maintenir des prix bas. Mais pour maximiser leurs profits, ce sont sur les droits fondamentaux des migrants qu'elles économisent... Le rapport montre comment ces dernières années la détention des migrants est devenue "une filière très porteuse" qui profite notamment aux multinationales. En Italie, les réseaux mafieux y sont même fortement impliqués ! Enfin, et on le voit bien dans de nombreux centres d'hébergement, qu'ils soient gérés par Emmaüs, la Croix Rouge ou Coallia, les ONGs sont parfois instrumentalisées par les gouvernements à qui elles permettent de se mettre à distance de leurs responsabilités.
Pour plus d'informations sur le business lié à la gestion des frontières (surveillance, détention, expulsions), Claire Rodier avait publié en 2012 le livre Xénophobie business.
Quatre mois après l’ouverture du camp « humanitaire » de Paris, un bilan accablant
La situation à Paris dans et autour du camp « humanitaire » créé pour l’accueil des migrant⋅e⋅s arrivant dans la capitale est aujourd’hui alarmante. Le camp, évidemment sous-dimensionné, ne parvient pas à accueillir les nouveaux venus parce que le dispositif qui devait permettre un « turn-over », grâce à la création de places d’hébergement où envoyer les personnes ensuite, est lui-même saturé. Des hommes, des femmes, des enfants, dont de nombreux mineurs isolés, qui pour la plupart ont fui des contextes dramatiques et connu des parcours migratoires douloureux, sont laissé⋅e⋅s à la rue, sans accès à l’information sur leurs droits. Nombreux sont les témoignages de violences policières envers les personnes qui, privées d’abri, tentent de se regrouper et improvisent des campements informels dans divers endroits à proximité du centre.
Les personnes qui parviennent à y être admises, elles, se heurtent àtoutes sortes d’obstacles pour déposer une demande d’asile. Leurs empreintes sont recueillies à un guichet, le CESA, spécialement ouvert pour les exilés ayant transité par ce camp. Si une demande de protection de leur part a été enregistrée dans un autre pays, le « transfert » vers ce pays est organisé selon une procédure expéditive contre laquelle les recours sont très difficiles à intenter. S’ils n’ont pas formulé de demande d’asile dans les pays traversés, ils doivent attendre parfois plusieurs semaines ou mois une convocation en préfecture, la procédure normale d’enregistrement d’une demande d’asile, qui doit selon la loi se faire dans les trois jours, leur étant fermée. Le dispositif « d’accueil » fonctionne ainsi comme un piège.
Présenté comme une « alternative aux campements indignes », un lieu permettant la « mise à l’abri » des exilé⋅e⋅s avant leur « orientation », ce camp, dont l’ouverture a été décidée par la Mairie de Paris et la gestion confiée à Emmaüs Solidarité, n’aura pas fait illusion très longtemps. Quelques mois après sa mise en place, le constat est sans appel : en fait d’hospitalité, c’est bien de contrôle et de violences dont le camp se révèle être l’instrument. En prétendant ne s’occuper que de la « mise à l’abri » des exilé⋅e⋅s sans prendre en compte la situation juridique et le devenir des gens qui passeront par ce sas, les promoteurs de cette initiative se retrouvent aujourd’hui au mieux les otages d’une politique inhumaine, au pire ses complices.
Voir pour une analyse plus détaillée : Tribune "Le camp humanitaire parisien, suite : un piège pour les exilés"
Tentative d’expulsion d’un père de famille, en France depuis quinze ans
Nous relayons la lettre ouverte d'un militant de RESF à Bruno Le Roux qui dénonce la tentative d'expulsion d'un père de famille qui vit en France depuis quinze ans ! M. Tounkara a réussi à refuser l'embarquement grâce à sa détermination et à la mobilisation des passagers de l'avion. Il est actuellement en centre de rétention. Sa femme, enceinte, et ses deux enfants sont sans ressources et ne mangent que grâce à la solidarité des habitants des Ulis... ...continuer la lecture de "Tentative d’expulsion d’un père de famille, en France depuis quinze ans"
Témoignage d’un migrant érythréen
L'Erythrée est l'un des pays dont les ressortissants arrivent les plus nombreux sur les côtes européennes de la Méditerranée. Si ce pays méconnu fait rarement la une des médias, il n'en est pas moins sous le joug d'une des dictatures les plus féroces de la planète : liberté de la presse inexistante, conscription à vie, traitements dégradants... (voir cet article du Monde). Depuis dix ans, plusieurs centaines de milliers d'Erythréens ont pris le chemin de l'exil au péril de leur vie.
Voici le témoignage poignant d'un de ces migrants survivants : temoignage-de-samson-erythreen
Notons les raisons qui le poussent à vouloir s'établir au Royaume Uni plutôt qu'en France mais aussi le fait qu'une personne l'ayant accueilli et nourri a été mise en examen pour aide au séjour irrégulier, le fameux délit de solidarité !
En dépit de la situation politique de l'Erythrée, le gouvernement vient malgré tout d'expulser un migrant érythréen vers le Soudan qui a ensuite toute lattitude pour le renvoyer dans son pays où il risque la mort (voir ce message sur le site des Passeurs d'hospitalité).
Un monde de camps
- Carte des Camps 2016, « Désolation(s) aux frontières de l’Union »
- Note de Migreurop numéro 4, « Des hotspots au cœur de l’archipel des camps »
Quelques liens pour réfléchir au délit de solidarité
A Paris, Calais ou dans la vallée de la Roya, les interpellations et procès contre des citoyens ayant manifesté leur solidarité vis à vis des migrants se multiplient. Voici quelques liens pour réfléchir au délit de solidarité, qu'il consiste à transporter des personnes en difficulté ou simplement à fournir des repas aux personnes refusées par les centres d'hébergement...
- Ecouter ce passionnant reportage de Sylvie COMA dans la vallée de la Roya : La bête noire de M. Ciotti : https://la-bas.org/les-emissio
ns-258/les-emissions/2016-17/ la-bete-noire-de-m-ciotti - Condamnation de Cédric Herrou à une amende avec sursis : le parquet fait appel http://www.nicematin.com/justi
ce/condamnation-de-cedric- herrou-a-une-amende-avec- sursis-le-parquet-fait-appel- 115090 - Témoignage dans la Roya : « Réfugiés, une nuit sur les rails » http://www.lagedefaire-lejourn
al.fr/refugies-nuit-rails/ - Ces Français hors-la-loi qui distribuent des repas aux migrants malgré les interdictions et la répression https://www.bastamag.net/Ces-F
rancais-hors-la-loi-qui-distri buent-des-repas-aux-migrants- malgre-les
Pétition contre l’expulsion d’un père de famille
Nous relayons la pétition lancée par RESF94 en faveur de M. Ntinu, père d’Hélène Ntinu, scolarisée depuis leur arrivée en France en 2012 à l’école Albert Camus de Créteil.
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Rassemblement en soutien aux migrants grévistes de la faim dans un centre d’hébergement
entrés en grève de la faim mardi, appellent à un rassemblement,
« Sans la solidarité de délinquants nous ne serions pas là »
A l'heure où les procès pour délit de solidarité se multiplient à travers la France, nous relayons un très bel appel lancé par l'Union juive française pour la Paix, membre de Délinquants Solidaires.
Manifeste des enfants cachés
L’heure est à la renaissance d’un délit de solidarité. Dans la vallée de la Roya, à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Perpignan, à St-Etienne, à Meaux… de militants et des citoyens qui ont manifesté concrètement leur solidarité désintéressée aux réfugiés ou aux Roms, sont intimidés, menacés, poursuivis par les Autorités.
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