Dimanche 18 décembre aura lieu une manifestation à l'occasion de la Journée Internationale des Migrants pour protester contre la politique migratoire inhumaine menée par la France et l'Union Européenne.
Dans le Sahara, dans les Alpes, en Méditerranée, dans la Manche, chaque année, des milliers de personnes, hommes, femmes et enfants, meurent en cherchant à rejoindre l'Europe. Ces exilés fuient la guerre, la misère et les persécutions. Ceux qui y parviennent après un voyage éprouvant, loin d'être accueillis comme l'exige le droit international, sont confrontés à un combat administratif ubuesque. Dans l'incapacité d'obtenir un titre de séjour, les personnes sans-papiers, vivent dans une grande précarité et avec la crainte permanente de la rétention et de l'expulsion vers le pays qu'elles ont fui.
Alors que la situation est déjà catastrophique, le gouvernement prépare une nouvelle loi sur l'immigration visant à restreindre le droit d'asile et à faciliter les expulsions. Face à ce déni d'humanité, nous devons dire non et montrer notre solidarité.
Plus d'une centaine d'organisations, dont la Cimade, appellent donc à manifester ce dimanche 18 décembre à 11h au départ de la place de la Chapelle. Nous vous y espérons nombreux !
Face au silence de l’Italie, SOS MEDITERRANEE a exhorté les autorités maritimes françaises à assigner un port sûr pour le débarquement des 234 rescapés dont certains sont bloqués à bord de l’Ocean Viking depuis 18 jours.
La situation a atteint un seuil critique, les rescapés et l'équipe étant physiquement et psychologiquement épuisé.
Après la violation du droit maritime international par l'Italie qui a refusé l'assignement d'un port sûr et a expulsé de ses eaux territoriales les navires humanitaires Geo Barents et Humanity, l'Ocean Viking fait route vers la Corse. Il devrait arriver à proximité des eaux territoriales le 10 novembre.
Le gouvernement n'a pas encore assigné un port de débarquement des rescapés. Il doit le faire de toute urgence pour éviter que la situation à bord ne dégénère, plusieurs personnes ayant déjà envisagé de sauter par-dessus bord de désespoir. L'Ocean Viking est un navire de sauvetage, pas un bateau de croisière et laisser plusieurs centaines d'hommes, femmes et enfants entassés avec seulement huit blocs sanitaires pendant près de trois semaines est inhumain.
La Méditerranée est devenue un cimetière qui englouti chaque année des milliers de personnes qui fuient la guerre et les persécutions. La présence des navires humanitaires y est plus que jamais nécessaire.
Si vous aussi cette situation vous insupporte, n'hésitez pas à soutenir SOS MEDITERRANEE et à nous rejoindre pour le cercle de silence du 18 novembre place du Palais Royal. Soyons nombreux pour manifester notre indignation face à des politiques migratoires meurtrières !
Le HCR publie un rapport sur la situation intenable des migrants qui cherchent à rejoindre l'Europe par la Méditerranée.
Entre 2014 et 2021, plus de 24 400 personnes ont perdu la vie ou ont été portées disparues en tentant la traversée sur des bateaux de fortune. En 2021, ce sont 3231 migrants qui se sont noyés dans ce cimetière à notre porte. Combien d'autres sont morts sans que personne ne le sache ?
La plupart de ces personnes fuient les conflits, la violence ou les persécutions. Elles viennent du Soudan, du Soudan du Sud, de l'Érythrée ou de la Somalie. Elles ont vécu l'enfer de la traversée du désert et des geôles libyennes. Chaque année, plusieurs milliers meurent avant même d'atteindre la mer et des milliers d'autres sont torturées, violées ou soumises aux travaux forcées.
Cette situation est inhumaine et inacceptable. Elle perdure à cause de la complicité des gouvernements européens. Si, comme nous, l'inaction vous semble insupportable face à cette tragédie, vous pouvez agir :
Rejoignez tous le troisième vendredi de chaque mois, place du Palais Royal, face au Conseil d'État pour témoigner de notre solidarité avec les personnes migrantes et de notre refus des politiques de non-accueil.
Soutenez les associations qui portent secours en mer aux personnes sur la route de l'exil comme SOS Méditerranée ou Pilotes Volontaires. Chaque vie sauvée compte !
En hommage à Marie-Odile Mougin, co-fondatrice du cercle de silence, décédée le 11 décembre 2011, nous vous invitons à un cercle exceptionnel rue Affre, au niveau du square Saïd Bouziri et du parvis de l’église St Bernard, dans le quartier de la Goutte d'Or (Paris 18ème) où elle fut une militante inlassable de la cause des sans-papiers.
Ce cercle sera suivi, à 19h15, de chants proposés par la chorale féministe Les Voix Rebelles à laquelle participait également Marie-Odile Mougin puis d'un temps d'échange sur différents types d'engagement qui contribuent à permettre la défense des droits et des choix de chacune et chacun.
Soyons nombreux à rendre hommage à cette militante infatigable et à réaffirmer notre engagement pour un monde d'accueil et de solidarité !
Nous partageons un très beau texte écrit par Christophe B. du cercle de silence de Toulon
Nous sommes malades, Nous sommes malades d’un virus contre lequel les vaccins ne peuvent rien, Nous sommes malades d’un mal qui nous ronge de l’intérieur, D’un virus qui rétrécit nos cœurs et refroidit nos âmes, Nous sommes malades d’un mal qui par l’indifférence des uns et la complicité des autres, menace de se répandre partout sur notre continent, Nous sommes malades d’un poison qui finira tôt ou tard par entraîner le naufrage moral et politique de l’Europe tout entière, si nous continuons à nier ce qui fonde notre appartenance à l’humanité, Nous sommes malades des murs que nous érigeons, des frontières de grillages et de barbelés dont nous nous entourons, Des remparts de souffrance et de mort que nous construisons partout pour nous protéger de nous-mêmes, Nous sommes malades de nos peurs et des discours haineux de tous ceux qui les alimentent, Nous sommes malades de vivre dans un pays tenté de ne voir son salut que dans son propre enfermement, Nous sommes malades de notre intolérance, de cette quotidienne et silencieuse violence par laquelle nous avons renoncé aux lois sacrées de l’hospitalité, Nous sommes malades de vivre dans un monde qui depuis la chute du mur de Berlin il y a plus de 30 ans, en 1989, n’a jamais vu s’ériger autant de murs de séparation meurtrière entres les hommes. Nous sommes malades de ne pas voir en l’autre et en l’étranger notre frère en humanité. La mobilité des êtres humains est pourtant un fait social normal, ordinaire, aussi nécessaire qu’irréductible. Face à cette évidence historique, l’Union européenne et ses États membres répondent par une politique répressive de limitation drastique de cette mobilité́, les conduisant à déployer aux frontières des dispositifs policiers et militaires relevant de périodes de guerre, à édifier des murs, installer des systèmes biométriques d’identification, empêcher les personnes migrantes d’atteindre le territoire européen via des accords de coopération indignes avec des pays comme la Libye, la Turquie, le Niger ou encore le Soudan. Cette politique de fermeture se mène au mépris des droits les plus élémentaires, et au prix de pertes humaines que l’on n’imaginait plus possibles sur les routes migratoires.
Cette politique de fermeture provoque des crises humanitaires qui sont autant de crises de l’humanité, avec plus de 20 000 morts aux frontières de l’Europe depuis 2014. Il y a là un cycle infernal dont nous ne savons plus comment sortir : plus les frontières sont fermées, plus les crises s’accumulent, et plus cela nous pousse à les fermer davantage encore. C’est aussi sur cette fermeture que prospère le commerce des passeurs. Nous justifions notre politique de fermeture par la nécessité de lutter contre ces derniers et les réseaux de trafiquants, mais c’est exactement l’inverse qui a lieu : plus la frontière est close, plus les services des passeurs sont indispensables à ceux qui ont un besoin impérieux de la franchir. Les deux gros bénéficiaires sont ainsi les passeurs, mais aussi les industries de surveillance et d’armement qui ont besoin que la frontière reste franchie pour vendre aux gouvernants des équipements de plus en plus sophistiqués et militarisés pour mieux la protéger. Cette politique du pire voit se développer une forme de compétition entre États, devant consacrer celui qui portera la politique la plus à même de dissuader les personnes migrantes d’entrer sur son territoire national. La France semble vouloir jouer les premiers rôles dans cette compétition désastreuse. Elle n’est certes pas la seule, mais quand un gouvernement, et singulièrement un ministère de l’intérieur, exploite et alimente les peurs collectives, refoule les personnes aux frontières sans qu’elles aient pu faire valoir leurs droits ou durcit de façon inédite sa législation en matière de contrôle, d’expulsion et de bannissement, elle ne fait qu’encourager cette politique du pire qui se propage au sein de l’Union européenne. Cette politique du pire génère en Méditerranée, des logiques de marchandage de la part des États de part et d’autre de cet espace maritime pour demander aux garde-côtes libyens d’intercepter les personnes migrantes et les ramener vers des geôles dénoncées jusqu’aux Nations unies. L’édification des politiques migratoires européennes doit cesser de se faire en alimentant les peurs et en mêlant migration et terrorisme. Plutôt que de se défausser face aux conséquences dramatiques d’une politique migratoire meurtrière, qu’ils ont pourtant choisie et rendent opérationnelle tous les jours, les États doivent enfin avoir le courage et l’ambition de penser d’autres politiques permettant d’accompagner les circulations des personnes et de protéger leurs droits fondamentaux. Oui, nous sommes malades. Si nous voulons guérir de ce mal qui nous atteint au plus profond de nous-mêmes, Nous, les sociétés civiles partout en Europe, nous devons dénoncer cette logique mortifère de forteresse assiégée. De ce mal dont nous souffrons et que nous feignons si souvent de ne pas voir, seule une INSURRECTION DES CONSCIENCES peut encore nous sauver.
La situation des migrants en France et en Europe, déjà catastrophique avant la crise sanitaire s'est encore dégradée. Le gouvernement ne fait rien pour leur garantir le minimum en termes de protection de la santé, d'accès au soins et de conditions d'hygiène.
La rétention, déjà inadmissible en temps normal, l'est encore plus en cette période de crise sanitaire. Même dans les textes qui l'encadrent, la rétention administrative ne doit durer que le temps nécessaire à l'éloignement de la personne concernée. Or, avec les frontières qui se ferment, il n’existe plus de perspective de renvoi. Malgré cela, le gouvernement refuse toujours la fermeture des centres de rétention. Si certains CRA sont désormais vides voire officiellement fermés jusqu’à nouvel ordre (par exemple à Rennes, Hendaye, Plaisir, Palaiseau, Bordeaux et en Guadeloupe), les préfectures franciliennes poursuivent quoi qu’il en coûte leur politique d’enfermement, ciblant tout particulièrement les personnes sortant de prison et des personnes sont toujours enfermées dans des conditions désastreuses au Mesnil-Amelot, à Vincennes et à Oissel. Une requête en référé demandant la fermeture de l’ensemble des CRA a été rejetée par le Conseil d’Etat le 27 mars.
La situation dans ces centres y est catastrophique, plusieurs cas de Covid-19 y ayant été confirmés. Mais aucune mesure de protection n'est mise en oeuvre pour les personnes enfermées. Les mesures d’hygiène et de distanciation sociale requises dans le contexte sanitaire que nous traversons ne sont pas respectées : des retenus sont toujours contraints de partager leur (très petite) chambre, ainsi que le réfectoire (repas pris en commun) et l’unique salle munie d’une télévision dans chaque bâtiment ; aucun examen médical n’est effectué systématiquement à l’arrivée au CRA ; ni masques, ni gel hydroalcoolique ni même savon ne sont mis à la disposition des personnes enfermées – soulignons que les fonctionnaires de la police aux frontières, en charge de la gestion du CRA, sont également dépourvus de matériel de protection tels que des masques, ce qui est révélateur de la très nette insuffisance des mesures mises en œuvre par l’administration. Au regard du risque sanitaire, La Cimade a d'ailleurs décidé de suspendre depuis le 16 mars les permanences physiques habituellement tenues dans cette enceinte du lundi au samedi, remplacées par une permanence téléphonique.
Nous sommes en panique car l'un d'entre nous a été libéré il y a quelques jours suite à une suspicion de covid 19.
On à ni masques ni gel hydro-alcoolique ,et les deux personnes qui font le ménage n'ont ni produits ni javel.
Plus de visites de nos familles ni cigarettes ni vêtements propres.
Nous voulons des tests nous voulons être soignés , le service médicale est la une heure par jour et la laverie ne marche pas non plus.
Depuis hier soir 19h la nous subissons la violence de la police au centre de rétention du Mesnil Amelot suite au tabassage et au gazage de l'un d'entre nous qui poussé par la faim a gardé discrètement du pain sur lui en sortant du réfectoire.
Par solidarité avec lui nous avons franchi les grilles pour nous rassembler dans la cour .le directeur du centre à dit très bien puis à cadenassé l'entré des bâtiments , " vous dormirez dehors par terre " va-t-il dit ,puis il nous on pris nos matelas pour nous punir.
La fermeture immédiate des centres de rétention est aujourd'hui indispensable. Une pétition est en ligne pour exiger la libération immédiate des détenus dans les CRA. Au delà de la fermeture des CRA, c'est la régularisation immédiate de tous les sans-papiers, comme l'a fait le Portugal, qui doit être effectuée.
Vendredi dernier, le 20 mars 2020, nous devions nous rassembler Place du Palais Royal, comme chaque 3ème vendredi du mois depuis exactement 12 ans, pour composer pendant une heure un cercle de silence.
Notre Cercle de Silence s’est constitué pour la 1ère fois, à la suite des Frères Franciscains de Toulouse, le 21 mars 2008, à l’initiative de plusieurs mouvements et associations (RESF, Réseau franciscain Gubbio, CIMADE, MIR, CCFD-TS, FEP, LDH, entre autres), sur la base de notre texte d’appel inchangé jusqu’ici,
pour dénoncer les traitements inhumains subispar les migrants, les réfugiés, les demandeurs d'asile,les mineurs isolés laissés à la rue
Traitements inhumains, qui, malgré nous, sont exercés en notre nom
Nous
avons choisi de nous exprimer, non par des manifestations
bruyantes, mais par le Silence. Un
silence habité par notre cri de protestation, à travers lequel
nous disons :
Non aux traitements inhumains envers les migrants !
Non aux lois contraires aux conventions internationales et aux lois morales reconnues par toutes les cultures !
La rétention, déjà inadmissible en temps normal, l'est encore plus en cette période de crise sanitaire. Même dans les textes qui l'encadrent, la rétention administrative ne doit durer que le temps nécessaire à l'éloignement de la personne concernée. Or, avec les frontières qui se ferment, il n’existe plus de perspective de renvoi. Dans ce contexte, la rétention ne se justifie plus. Alors, nous joignons nos voix à celles des associations qui ont déjà tiré la sonnette d'alarme et comme elles nous demandons la libération des personnes retenues, ainsi qu’unaccueil correct des personnes actuellement à la rue, leur permettant de respecter les mesures sanitaires et de protéger leur santé.
Nous avons été contraints d’annuler ce cercle du 20 mars du fait des mesures gouvernementales, mais en témoignage de leur détermination, les personnes solidaires de cet appel, à Paris et dans toute la France, s’engagent chacune à rester en silence chez elles pendant une heure, et à y inviter leurs proches, le mardi 31 mars de 18h30 à 19h30, et à renouveler cette initiative chaque dernier mardi du mois pendant toute la durée du confinement.
« Notre conscience ne pouvait l'accepter,et nous dénoncions ces traitements envers ces personnes pour le seul faitd'être entrées en France pour vivre mieux ou pour sauver leur vie.Notre Humanité est blessée par de telles actions ».
Le 5 octobre a eu lieu en diverses villes de Bretagne une rafle qui a abouti à l'expulsion de 33 géorgiens avec les violations des droits humains inhérentes à ce genre d' opération. Nous partageons ici un témoignage recueilli par La Cimade qui nous a profondément marqués.
Le vendredi 4 octobre 2019 à 6H15, la famille G. est réveillée par une vingtaine de policiers qui se sont introduits calmement dans leur appartement, la porte étant laissée ouverte. Ils ne savent pas encore qu’ils sont la cible d’une vaste opération policière sans précédent en Bretagne, coordonnée par Frontex* à l’encontre de plusieurs familles géorgiennes.
Ils demandent à Giorgi (prénom modifié) le père de famille d’aller réveiller son fils, un homme de 30 ans souffrant « d’un syndrome autistique pouvant générer des troubles du comportement à type d’agitation ou d’agressivité sous tendus par une angoisse d’anéantissement majeure ». C’est indiqué en toutes lettres dans le certificat médical détaillé que Giorgi brandit aux forces de l’ordre qui n’en ont cure. Seuls les chiffres comptent !
Un grand carton est posé au centre de l’appartement pour rassembler en quelques minutes les quelques biens matériels accumulés dans ce lieu, où ce couple d’une cinquantaine d’années et leurs fils vivent depuis 7 ans. Pas le temps de s’habiller, ni d’autorisation de passer aux toilettes, « vous prendrez votre petit-déjeuner en Géorgie » déclare avec cynisme un policier à la famille.Terrorisée par cette intrusion policière dans leur domicile, la mère de famille n’arrive pas à prononcer une parole. Elle enfile un pantalon sur son pyjama et commence à rassembler leurs affaires.
Elle entend les cris de son fils qui se frappe le visage et se mord les poignets en découvrant à son réveil 8 hommes armés dans sa chambre. Il est aussitôt neutralisé, menotté au sol par 5 policiers, 2 lui bloquent les jambes pendant que 2 autres appuient sur son dos avec leur genou et que le 5e lui maintient la nuque avec son pied. Aussitôt la mère de famille tente de s’interpeller pour protéger son fils, mais elle est brutalement menottée les mains dans le dos sur une chaise. Pendant ce temps, Giorgi se taillade les deux bras avec une lame de rasoir.
Malgré cet acte désespéré, il se retrouve neutralisé au sol comme son fils, face contre terre avec les bras ensanglantés. La PAF appelle les pompiers qui interviennent rapidement et demandent qu’il soit conduit aux Urgences en constatant la profondeur des plaies. La PAF refuse et demande aux pompiers de lui faire des pansements afin de le conduire à l’aéroport. 6 véhicules de police attendent la famille au pied de leur immeuble. La mère et son fils sont emmenés à l’aéroport, suivi par Giorgi dans un autre véhicule. Ils sont également séparés à l’aéroport.
Un médecin a été réquisitionné pour cette opération. « C’est la seule bonne personne » présente précise Giorgi. Devant l’état agité du fils, il tente de joindre le psychiatre qui le suit, car la PAF a refusé de transmettre le certificat médical remis au domicile.
Le psy confirme que la pathologie est incompatible avec une expulsion. Le médecin demande alors aux policiers de conduire Giorgi à l’hôpital et cette fois-ci ils obtempèrent. Pendant ce temps son épouse est toujours enfermée dans une pièce avec son fils sous la surveillance de 3 policiers qui tentent de le calmer.
Elle entend les cris de ses compatriotes dans les pièces voisines et le bruit du ruban adhésif pour attacher les plus résistants qui seront montés dans l’avion, attachés, bâillonnés et portés comme de vulgaires colis indésirables. La mère de famille et son fils seront libérés trente minutes après le départ de Giorgi à l’hôpital, où il sera opéré le lendemain.
Leurs 3 corps portent encore les ecchymoses des violences policières attestées par deux certificats médicaux. Ces traces disparaîtront plus rapidement que les conséquences posttraumatiques de cette tentative d’expulsion, notamment sur le fils qui ne veut plus retourner dans leur appartement et qui est très perturbé depuis l’interpellation.
« Pourquoi sommes-nous traités comme des terroristes ? » ne cesse de répéter la mère de famille.
Nous devons exiger que ces expulsions cessent et que les familles aient le droit de vivre en paix dans notre pays. Soyons nombreux au cercle de silence le troisième vendredi de chaque mois, place du Palais Royal !
Violences policières, intimidations, batailles juridiques... Le gouvernement fait tout pour dissuader les militants de manifester et d'aider les migrants en détresse. Pour cette rentrée, nous partageons deux guides très utiles pour vous aider dans les luttes : le Guide du manifestant arrêté publié et régulièrement mis à jour par le Syndicat de la magistrature et Délit de solidarité, le guide mis au point par Délinquants solidaires. À diffuser sans modération !
Chronopost est une marque de la Poste, spécialisée dans l'envoi du
courrier express, à des tarifs élevés qui rapportent beaucoup d'argent à
la Poste.
Derrière Chronopost, se cache une réalité inhumaine : pour décharger
les camions et trier les colis, la Poste, par une série de
sous-traitances en cascade, utilise en toute connaissance des
travailleurs sans-papiers soumis à une surexploitation, sans aucun
respect de la législation du travail. Ils embauchent à 3 et 5 heures du
matin pour travailler jusqu'à 7H30. De cette façon, elle leur délivre
des feuilles de paye la plupart du temps inférieures au mi-temps.
Nous dénonçons cette hypocrisie qui consiste à fabriquer et maintenir
des travailleurs sans droits, qu'on peut alors exploiter au maximum. Il
s'agit d'un véritable système organisé pour précariser les salariés,
pratiquer le dumping social et faire baisser le coût unitaire du colis.
Depuis le 11 juin, plusieurs dizaines de ces travailleurs sans-papiers
employés par Chronopost, sont en lutte devant l'agence d'Alfortville,
présents jour et nuit pour demander leur régularisation, soutenus par
plusieurs syndicats.
Le 2 juillet une rencontre a eu lieu avec un représentant de la préfecture.
Depuis la préfecture n'a pas donné de réponse officielle malgré nos
relances. La direction de Chronopost, rencontrée le 9 juillet, a affirmé
qu'elle n'était pas « l'employeur de ces travailleurs ». Mais elle
cautionnait l'entrée quotidienne de 25 d'entre eux sans badge.
Derichebourg, le sous-traitant devant qui a eu lieu une manifestation le
22 août fait silence. Quant à l'agence Mission Intérim, le pourvoyeur
de main-d'œuvre, elle a été occupée le 29 juillet par les salariés de
Chronopost, mais les forces de la préfecture ont organisé l'évacuation,
les empêchant ainsi d'en obtenir les CERFA et les autres documents de
régularisation.
À ce jour, après 3 mois de mobilisation, ni la Poste, ni le Ministère
du travail, ni la préfecture ne parlent de les recevoir malgré de
nombreux courriers et demandes.
Face à ce silence et au déni de la réalité que subissent des milliers
de sans-papiers en France, la Marche des Solidarités, qui regroupe des
collectifs de sans-papiers et des victimes des violences policières,
appelle à soutenir leurs frères sans-papiers du piquet de Chronopost, au
nom de l'égalité des droits et pour la construction d'une société
meilleure et égalitaire.
La Poste doit recevoir les sans-papiers et les syndicats,
reconnaître son rôle d'employeur, intégrer à ses effectifs ces salariés
en lutte et leur délivrer les documents nécessaires à leur
régularisation.
La préfecture doit régulariser l'ensemble des salariés de Chronopost
Liberté de circulation et d'installation en France
Régularisation de tous les sans-papiers
Égalité des droits
Manifestation Vendredi 6 septembre 2019 Départ à 15H30 M° Maisons-Alfort Ecole Vétérinaire