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A l'occasion de la journée mondiale des réfugiés du 20 juin, la Cimade et Amnesty International ont lancé deux pétitions pour l'accueil des réfugiés.

La première demande aux pouvoirs publics d'agir pour améliorer les conditions d'accueil des réfugiés.

La seconde demande à la France de délivrer davantage de visas aux réfugiés et de mettre en place des voies sures pour mettre les populations à l'abris.

Signons pour un accueil digne de tous ceux qui fuient la guerre et viennent en Europe chercher la paix !

Pour l'accueil des réfugiés

L'ONG Médecins sans frontières a annoncé le 17 juin qu'elle n'accepterait plus de fonds de l'Union européenne ni de ses états membres pour protester contre leur politique migratoire. Cette décision s'appliquera à tous les projets de l'organisation à travers le monde.

MSF dénonce en particulier l'accord UE-Turquie conclut en mars dernier qui prévoit de renvoyer en Turquie les migrants (demandeurs d'asile compris) arrivant sur les îles grecques. Associé à la fermeture de la route des Balkans, ce pacte a bloqué plus de 8000 personnes sur ces îles dans des camps surpeuplés aux conditions d'hygiène déplorables. Parmi eux se trouvent des centaines de mineurs non accompagnés livrés à eux mêmes et aux trafiquants.

Migrants entassés sur une embarcationde fortune

Environ 125000 personnes présentes sur le territoire français ont été victimes de torture, violence extrême et traitements dégradants avant leur arrivée. Ce sont des hommes, des femmes mais aussi des enfants qui ont vécu l'horreur et en restent traumatisés.

A leur arrivée en Europe, leurs conditions de vie extrêmement précaires aggravent les traumatismes vécus. La mise en place de soins pour les réfugiés est un véritable enjeu de santé publique.

C'est pourquoi le Centre Primo Lévi a lancé une pétition pour demander à l'Etat français de prendre urgemment les mesures nécessaires à la prise en charge adaptée des réfugiés victimes de torture. Le droit à la réhabilitation des victimes de torture est d'ailleurs reconnu par l’article 14 de la Convention internationale contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Le Cercle de silence demande des soins pour les réfugiés

Les centres de rétention administrative sont des lieux d'enfermements destinés aux étrangers en situation irrégulière en vue de leur expulsion du territoire. On en compte 393 en Europe, 29 en France.

Ces centres sont des lieux d’enfermement d’innocents, qui causent une militarisation des villes et une perte d’argent énorme : chaque étranger  expulsé  coûte à la France 25000 euros soit en gros le salaire brut d'un infirmier ou d'un enseignant !!!

Plusieurs enquêtes et témoignages ont révélé comment, dans ces espaces gérés par la police, les personnes deviennent l’objet de violences policières, médicales et psychologiques.

La Coordination des Sans Papiers 75 (CSP75) lance une pétition pour la fermeture des centres de rétention. Elle appelle également à une manifestation le samedi 18 juin devant le centre de rétention de Vincennes. Soyons y nombreux !

Fermeture des centres de rétention : une question de volonté politique

Le rapport d'Oxfam 2016 dresse une nouvelle fois un état des lieux alarmant sur les inégalités et surtout sur la croissance rapide de celles-ci. Ainsi, les 62 milliardaires les plus riches (ils étaient 85 l'année dernière) possèdent autant que la moitié la plus pauvre de l'humanité. De même, 1% de la population a autant de richesse que les 99% restant !

Le rapport met en évidence le désastre que représente les paradis fiscaux : plus de 7000 milliards de dollars y sont placés, privant les gouvernements de plus de 190 milliards de dollars de recettes. L'organisation estime que 30% de la richesse africaine est détenue offshore soit un manque à gagner de 14 milliards de dollars de taxes.

Alors que les gouvernements veulent refuser les migrants dits "économiques", ce rapport montre la réalité insupportable des inégalités qui frappent la plus grande partie de l'humanité.

L'artiste Burkinabé Thierry Oueda devait s'arrêter cinq jours à Paris en revenant de Copenhague. Alors qu'il avait un visa en règle, la police lui a interdit l'entrée sur le territoire et l'a placé en zone d'attente (ZAPI) afin de l'expulser le lendemain pour Ouagadougou.

Il raconte ici son histoire sur Médiapart.

Même si cela parait incroyable, ce n'est malheureusement pas la première fois qu'un étranger muni d'un visa en règle se voit refuser arbitrairement l'entrée en France et cela en dit long sur le racisme dont font preuve police et institutions.

Lors d'un incendie de nuit dans la "jungle" de Calais, un jeune homme de 17 ans a été brûlé gravement. Après une vingtaine d'appels téléphoniques au 17 et au 18 où personne ne comprend l'anglais, les migrants décident de demander de l'aide au CRS stationnés à l'entrée. Devant leur refus de les aider, des bénévoles finissent par emmener directement le blessé aux urgences. Brûlé à 70%, il est immédiatement héliporté à l'hôpital de Lille où il est toujours entre la vie et la mort...

Lisa Mandel et Yasmine Bouagga racontent ce drame en BD sur leur blog : http://lisamandel.blog.lemonde.fr où elles relatent l'actualité de Calais.

Quelques jours avant la mise en oeuvre de l'accord contreversé UE-Turquie, Amnesty International publiait un rapport (en anglais) dénonçant les violations du droit international commises en Turquie. Des chercheurs de l'organisation ont ainsi récolté de nombreux témoignages mettant en évidence des expulsions forcées de Syriens. Ils estiment que, depuis la fin janvier, la Turquie aurait renvoyé de force quotidiennement une centaine de réfugiés. Les témoins affirment que, parmi eux, se trouvaient des femmes enceintes (dont une de neuf mois) et des enfants, certains ayant été séparés de leurs parents. Ces expulsions frappent les réfugiés non enregistrés mais également des personnes qui ne portaient pas leur récepissé sur elles au moment de leur interpellation.

Une situation sanitaire déplorable

Le rapport dénonce également la situation sanitaire désastreuse des camps de réfugiés à la frontière entre la Turquie et la Syrie. Dans certains, plus de 50000 personnes s'entassent sans eau potable ni système d'assainissement. Les conditions de sécurité sont aussi des plus précaires, des cas de prise d'otages contre rançon ayant été signalés.

La Turquie, un pays sûr ?

Cette enquête vient confirmer le fait que la Turquie est loin d'être un pays sûr pour les réfugiés. En effet, elle viole déjà le droit international qui interdit la déportation d'individus vers des zones de guerre. On peut également douter que les trois milliards d'euros censés aider le pays à prendre soin des réfugiés atteindront bien leurs destinataires... On voit mal aussi comment l'accord servira la volonté affichée des gouvernements de lutter contre les passeurs. En effet, comme l'indique ce rapport, la frontière entre la Turquie et la Syrie est de plus en plus hermétiquement fermée. Et c'est justement cela qui contraint les réfugiés à recourir à ces trafiquants qui demandent la modique somme de mille dollars par personne pour rejoindre la Turquie...

 

D'après un rapport d'Amnesty International, des migrants afghans ont été expulsés de force de la Turquie vers l'Afganistan où ils sont sous la menace des talibans. Cela montre une fois de plus que l'accord EU-Turquie est inacceptable, la Turquie n'étant clairement pas un pays sûr pour les réfugiés. Au lieu de financer des camps de rétention en Turquie, l'Europe devrait plutôt œuvrer à un accueil communautaire des réfugiés. Nous vous invitons à nous rejoindre vendredi 15 avril au Cercle de Silence pour manifester avec nous votre indignation.

Si le Cercle de silence s'est tenu, en effectifs restreints, pendant les deux mois d'été, nous espérons nous retrouver encore plus nombreux pour le cercle du 18 septembre ! L'actualité douloureuse nous rappelle que maintenant plus que jamais, nous devons rester mobilisés. A Paris des centaines de migrants sont sans abris (au moins 500 à Austerlitz) dans des conditions sanitaires déplorables, ils sont 1300 dans un bidonville à Calais. Les centres de rétention et les expulsions continuent de tourner à plein régime. Soyons nombreux Place du Palais Royal, devant le Conseil d'Etat pour manifester notre soutien à toutes ses personnes en détresse et notre révolte devant l'inaction et le cynisme de notre gouvernement.